Au Canada, douze provinces et territoires sur treize se sont dotés de réglementation ou de législation pour encadrer de façon standardisée la prise en charge des élèves allergiques en milieu scolaire. Le Québec est donc toujours la seule province où le gouvernement ignore si le personnel scolaire est en mesure de réagir efficacement si une réaction anaphylactique survient. Laissant ainsi les 75 000 élèves allergiques et leur famille dans une incertitude constante quant à leur sécurité à l’école.
C’est pourquoi Allergies Québec souhaite encore cette année réitérer son soutien à la communauté allergique de la province. Le partage de connaissances, la mise en place de directives claires sur la prise en charge des allergies alimentaires et la compréhension des gestes à poser en cas d’urgence font une différence, dans une situation où chaque minute compte. Les risques qu’une anaphylaxie survienne sont bien réels. C’est d’ailleurs le cas pour 75% des personnes allergiques aux arachides qui y ont été exposées par accident, mettant ainsi leur vie en danger.
Au Canada, les arachides, le blé, le lait, la moutarde, les noix, les œufs, les poissons et fruits de mer, le sésame et le soja ont été définis comme les allergènes prioritaires, car ils sont responsables de la majorité des réactions allergiques sévères. Mais au total, c’est plus de 160 aliments allergènes qui ont été recensés au pays.
Des données en hausse constante
Certains pays industrialisés ont recensé une augmentation spectaculaire de 350 % des admissions à l’hôpital pour une réaction anaphylactique au cours des dernières années. Cette tendance à la hausse se fait aussi sentir au Québec alors que les allergies alimentaires représentent une condition de santé qui affecte en moyenne 2 enfants par classe. Allergies Québec s’explique mal que le gouvernement du Québec ne récolte aucune donnée sur les réactions anaphylactiques en milieu scolaire bien que des études démontrent que jusqu’à 20 % des premiers événements anaphylactiques se produisent à l’école. Des provinces canadiennes ont attendu un drame avant d’agir, aucun parent ou enfant ne devrait vivre avec cette crainte.
« Puisque le personnel scolaire ne reçoit pas de formation sur les allergies alimentaires qui soit adaptée à leur contexte de travail, il revient souvent aux familles d’assurer une prise en charge adéquate en début d’année scolaire », affirme Dominique Seigneur, directrice des communications d’Allergies Québec. « Notre province voisine, l’Ontario, a adopté en 2006 la loi Sabrina, 2 ans après le décès d’une jeune fille d’une réaction anaphylactique à son école. Allergie Québec milite depuis plus de 15 ans pour faire avancer la cause et résoudre ce vide législatif. Il est grand temps pour le gouvernement d’agir », ajoute-t-elle.
C’est dans ce contexte que le mercredi 1er mai dernier, une partie de l’équipe de la permanence d’Allergies Québec s’est rendue à l’Assemblée nationale dans le but d’y tenir une journée de sensibilisation aux allergies alimentaires. Malgré l’intérêt porté à la condition et la non-partisanerie du dossier pour lequel tous sont d’accord pour dire qu’il faut agir, aucune action concrète n’a été signifiée par le ministère de l’Éducation.
Afin de souligner son soutien aux personnes allergiques, à leur famille ainsi qu‘aux enseignants et au personnel scolaire, Allergies Québec tire une fois de plus la sonnette d’alarme. Le ministère doit cesser de détourner le regard et doit agir concrètement pour améliorer le bien-être et la sécurité de tous les élèves au Québec. N’attendons pas qu’il soit trop tard.
En ce mois de la sensibilisation, Allergies Québec est heureuse de pouvoir compter à nouveau sur l’implication de Mme Brigitte Lafleur à titre de porte-parole de l’association. Diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, cette actrice aux multiples talents a su se tailler une place de choix dans le cœur de la population québécoise. Maman d’une jeune fille allergique, elle se joint à l’organisme afin d’assurer une sensibilisation et un partage de connaissances en matière d’allergies alimentaires.
Allergies Québec souhaite réitérer son soutien à la communauté allergique de la province et croit que cette alliance assurera la visibilité de la cause auprès du grand public. En effet, Brigitte Lafleur est bien placée pour sensibiliser la population aux enjeux majeurs auxquels sont confrontées les personnes vivant avec des allergies.
À propos d’Allergies Québec
Fondée en 1990, Allergies Québec a pour mission la promotion de la sécurité et l’amélioration de la qualité de vie de ceux et celles qui doivent composer avec des allergies alimentaires. L’association met notamment en place des programmes d’information, de soutien, d’éducation, de formation et de sensibilisation.
www.allergiesquebec.ca