La place Bourget au centre-ville de Joliette sera complètement transformée à la fin de l’été grâce à la présentation en continu d’une œuvre numérique inédite sur le thème du vivre-ensemble. Le public sera invité à déambuler librement d’un espace de projection à un autre et à expérimenter la place publique autrement. Projection sur les murs et sur les arbres, composante sonore, la magie de l’art numérique dynamisera notre centre-ville du 31 août au 28 septembre. Rassemblez-vous tour à tour devant la terrasse du Melkior, devant l’un des murs de la place du Marché (près des fresques), sous la canopée des arbres au centre de la place Bourget (vis-à-vis le Jean-Coutu) et derrière le Van Houtte (sur boulevard Manseau). Apportez une chaise ou restez debout quelques minutes. Puis ouvrez grand les yeux et les oreilles.
L’œuvre numérique Ondulation est également une façon de célébrer la richesse du patrimoine bâti de Joliette, en particulier de sa place publique, qui est l’une des dernières places circulaires du Québec.
Depuis le mois de juin, cinq artistes du Québec ont été invité·e·s à réfléchir à l’idée du vivre-ensemble dans le contexte joliettain. Accompagné·e·s par l’équipe du Musée d’art de Joliette et d’Art partage, ils ont réalisé des œuvres visuelles et sonores originales, conçues spécifiquement pour les espaces qui les accueilleront cette saison.
Renseignements —
Horaire : De 20 h à 22 h en continu, les vendredis et samedis soirs, du 31 août au 28 septembre 2024 (sauf le 13 septembre)
Accès gratuit.
Aucune réservation n’est requise, il suffit de se présenter.
Artistes : Baron Lanteigne, Nathalie Bujold, Mara Eagle, Alexis Gros-Louis et Gabrielle HB
Commissaires : Marianne Cloutier (Musée d’art de Joliette) et Rad Gagnon (Art partage)
Déambulez entre les 4 endroits où seront diffusées les œuvres :
Descriptifs des œuvres —
Espace 1 : à côté de la terrasse du Melkior
Touch Grass de Baron Lanteigne
Déambulations communes de Nathalie Bujold
Baron Lanteigne pose ici un regard amusé sur l’expression touch grass (toucher de l’herbe), qui met de l’avant l’idée de déconnecter avec les mondes virtuels pour mieux renouer avec la nature ou la « vie en soi ». La main – symbole de la présence humaine dans l’espace virtuel – prolonge le corps de l’artiste : elle lui permet d’interagir avec l’herbe ou de manipuler les plantes, créant par le fait même des effets sonores. En s’intéressant aux glitchs et aux déformations inquiétantes de cette main hyperréaliste, l’artiste pointe l’absurdité de cette manière aussi complexe qu’immatérielle de connecter avec l’environnement.
L’œuvre de Baron Lanteigne partage la surface de projection avec celle de Nathalie Bujold. Les deux projets se fusionnent par moments, tout comme les réflexions qu’ils mettent de l’avant, reflétant par le fait même les échanges auxquels ont donné lieu cette résidence de recherche-création au Musée.
Avec Déambulations communes, Nathalie Bujold propose un parcours déconstruit où la nature et les paysages urbains de Lanaudière s’entrecroisent. À travers les images qui défilent et les motifs qui y prennent forme, les spectateur×trices×s reconnaîtront des fragments d’institutions et de lieux qui habitent leur quotidien, les invitant à porter un regard nouveau sur ces environnements où prend racine leur communauté.
Espace 2 : entre le Van Houtte et la Coclinique
Mara Eagle – Sur le bord de l’eau
« Sur le bord de l’eau » est une ballade traditionnelle originaire de Normandie connue dans le canon canadien-français sous le nom d’« Isabeau s’y promène ». Cette chanson a traversé l’Atlantique avec les colons français et elle s’est rendue jusqu’en Louisiane au temps de la déportation acadienne. Mara Eagle interprète dans son œuvre une version de cette chanson qu’elle a apprise à partir d’un enregistrement de 1928 du chanteur louisianais et cajun Blind Uncle Gaspard.
Ce récit met en scène une jeune fille qui, séduite par le chant d’un marin, s’embarque avec l’équipage du navire et disparaît à jamais. L’artiste utilise une projection à cinq canaux et joue avec la multiplicité des lieux. Se croisent ainsi des mondes réels et imaginaires, anciens et actuels, alors que plusieurs histoires semblent prendre place simultanément, chaque récit teintant la lecture des autres : celui d’Isabeau, celui des colons et de leur déportation, mais aussi celui du territoire jadis florissant, aujourd’hui dévasté.
Espace 3 : sous les arbres au centre de la place Bourget Nord
Alexis Gros-Louis – Hi’non’
L’installation d’Alexis Gros-Louis prend place au cœur de la place Bourget. Les perches y énoncent une présence, une occupation du lieu par l’artiste, ainsi que la cohabitation des récits et des cultures. L’œuvre s’inspire d’une cosmologie propre aux mythologies huronne et wendat, où chaque élément de la nature émane d’un personnage au récit tumultueux. C’est ainsi que le tonnerre est produit d’Hi’non’, chassé loin de ses terres natales soir alors que sept sœurs montent au ciel jusqu’à ce que l’une d’elles les abandonne pour prendre mari sur terre, ne laissant que son ombre dans le ciel. Gros-Louis évoque ces récits sans les représenter littéralement, leur permettant d’habiter le territoire et les éléments qui le constituent.
Espace 4 : sur l’un des murs de la place du Marché
Gabrielle HB – Je m’attends toujours à quelque chose
Dans un esprit de co-création et d’expérimentation, Gabrielle HB a invité six occupant·e·s de la place Bourget à réaliser deux ateliers individuels autour de la voix et du mouvement. De ces danses au son de leur chanson préférée et de l’écoute des réverbérations de leur voix, émerge une œuvre minimaliste et poétique. En mettant de l’avant une approche axée sur l’engagement envers les individus, l’artiste s’intéresse à la question de la cohabitation des êtres au sein d’un même lieu et de nos perceptions collectives et personnelles.
Biographies —
Baron Lanteigne détourne les technologies numériques pour révéler leur matérialité et leur potentiel. Sa démarche s’articule autour de notre expérience du virtuel et des frictions qui en découlent. Les traces de ses recherches prennent la forme de portails d’écrans sculpturaux s’ouvrant en unisson sur des mondes virtuels interconnectés. Sa démarche fait partie intégrante de collections et d’événements émanant en ligne tels que The Wrong Biennale, Real-fake.org, Electrofringe, SPAMM, Glitch Artist Collective, FeltZine, MoCDA et plusieurs autres. Une pratique créative connectée, présentée à travers le monde, dans des lieux comme le Ludwig Museum de Budapest (HU), le Centre Culturel Canadien à Paris (FR), le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains (FR), le Gwangju Media Platform (KR), le Kunstmuseum de Bonn (Du), et biens d’autres. Le travail de Baron Lanteigne a été diffusé lors de plusieurs évènements d’arts numériques tels que ISEA 2023, Mapping Festival (CH), Mirage Festival (FR), MUTEK (CA; JP), Dutch Design Week (NL), Sónar+D (ES), CPH:DOX (DK), et la 6e Biennale internationale d’art numérique par ELEKTRA (CA).
Nathalie Bujold est une artiste multidisciplinaire née à Chandler en Gaspésie, vivant et travaillant à Verdun. Elle est l’une des membres fondateurs du centre d’artistes et collectif d’art l’Œil de Poisson à Québec qui a vu le jour en 1985. Elle termine un baccalauréat à l’Université Laval en 1992, où elle remporte le Prix René-Richard. En 2008, elle reçoit le Prix de la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec. En 2016, elle obtient sa maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Ses monobandes sont distribuées par Vidéographe et elle est représentée par la galerie ELLEPHANT.
Mara Eagle est une artiste multimédia américaine basée à Tiohtià:ke (Montréal). Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts du Marlboro College (Vermont) et d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. En 2023, elle a été nominée pour le prix Pierre-Ayot et a exposé à la Biennale MOMENTA en tant que lauréate de la bourse Bronfman 2020 de Concordia. Elle est représentée par la Galerie Pangée et a récemment exposé au Musée d’art contemporain de Montréal, à la Fondation Phi et dans des centres d’artistes autogérés à travers le Canada. Sa pratique a été soutenue par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Berggruen Institute, la Fondation Elizabeth Greenshields, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) et la Fondation de la famille Claudine et Stephen Bronfman.
Alexis Gros-Louis est un artiste wendat de Wendake qui associe différentes techniques pour explorer la matérialité des images et faire dialoguer objets, espaces et spectateur·ice·s. Il s’intéresse particulièrement aux notions de cultures normatives et dominantes. Son travail a été présenté au Québec, en Nouvelle-Écosse, en Suède et en Allemagne. Il a obtenu son baccalauréat en beaux-arts, avec une majeure en photographie, en 2017, à l’Université Concordia et, en 2020, une maîtrise en beaux-arts de l’Université de l’École d’art et de design de la Nouvelle-Écosse. Il poursuit actuellement un doctorat dans le programme Art et culture visuelle à l’Université Western, à London, en Ontario.
Gabrielle HB est une artiste sonore vivant entre les territoires ancestraux de Tiotià:ke (Montréal) et du Nitaskinan (Lanaudière et alentours). Elle utilise la voix, le texte, les synthétiseurs et l’enregistrement in situ comme principaux matériaux, oscillant entre improvisation libre et constructions lentes. Elle cherche dans la performance à faire éclore des formes de tendresses, de jeux et de transparences. Elle est la moitié du Désert mauve (Charline Dally), qui produit des œuvres audiovisuelles, et de l’ensemble Jardin Joue (Florence Garneau), un duo de musique ambiante minimaliste. Détentrice d’une maîtrise en arts sonores du London College of Communications de Londres (2021), elle a notamment partagé son travail au Ann Arbor Film Festival (É-U), à MUTEK (CA, ES, AR), à l’École d’arts de Calais (FR), à la Société des arts technologiques (Montréal), au Centro de cultura digital de la ville de Mexico, et au festival Suoni Per Il Popolo, à Montréal.
Générique —
Artistes
Baron Lanteigne
Nathalie Bujold
Mara Eagle
Alexis Gros-Louis
Gabrielle HB
Co-commissaires
Marianne Cloutier
Rad Gagnon
Équipe de production
Rad Gagnon
Isabel Boucher
Mélykim Laprade-Noury
Annie Gauthier
Julie Armstrong-Boileau
Équipe technique
François Mercier
Stéphanie Lagueux
Benoît D. Adam
Myriam Glenza
Marwan Sekkat
Inès Chfiri
Équipe logistique
Étienne Desjardins
Abigaëlle Martin
Crédits supplémentaires pour l’œuvre de Baron Lanteigne
Antoine Doré (design sonore)
Simon Giguère (atouts visuels)
Un projet du Musée d’art de Joliette, en collaboration avec Art partage, réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Joliette.