Le maire de Repentigny, Nicolas Dufour, accueille tièdement le budget fédéral 2024-2025 de la ministre des Finances du Canada, l’Honorable Chrystia Freeland. Bien qu’il remarque des progrès sur le logement, il constate un manque d’ambition d’Ottawa en matière de transport collectif, tout en manifestant son inquiétude quant à l’avenir du programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ).
Crise du logement : des mesures nécessaires, mais insuffisantes
- Dufour salue l’intervention fédérale pour atténuer les défis liés au logement, particulièrement préoccupants pour Repentigny, en bonifiant de 6 milliards de dollars le Fonds canadien pour les infrastructures.
La Ville entend réclamer sa part afin de développer les infrastructures municipales nécessaires pour soutenir les nouveaux logements dont la planification sera guidée par la révision en cours de son plan d’urbanisme. Le maire souligne l’importance d’investir dans des projets d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées en parallèle avec la construction de nouvelles habitations. Il exprime néanmoins le souhait qu’Ottawa accorde un financement supplémentaire pour intensifier ces efforts.
- Dufour émet également quelques réserves concernant le nouveau Fonds de protection des loyers. Il reconnaît que l’enveloppe totale de 1,5 milliard de dollars semble importante pour l’acquisition de logements locatifs, mais souligne que cette somme inclut principalement des prêts plutôt que des contributions directes :
« Si nous voulons réellement contrer la spéculation et offrir des logements abordables aux citoyens qui en ont vraiment besoin, il est impératif que le gouvernement fédéral fasse preuve de plus de courage. Ce courage doit se traduire par des investissements significatifs aux municipalités, telles que Repentigny, qui peuvent jouer un rôle majeur dans la résolution de la crise du logement ».
Le financement du transport collectif : Repentigny reste sur sa faim
Un aspect décevant du budget que M. Dufour souhaite souligner, concerne le manque de financement pour le transport collectif (TC), alors que les villes du Québec, y compris Repentigny, réclament haut et fort un cadre financier pérenne pour combler le déficit en TC :
« Nous aurions souhaité des investissements plus stratégiques dans les transports en commun, ne serait-ce que pour contrer l’usage croissant de l’auto solo. Notre population est souvent prise au piège par les embouteillages et notre économie locale, régionale, voire à l’échelle du Grand Montréal, est durement mise à l’épreuve faute d’alternatives à la voiture. Nous aurions apprécié que le fédéral s’engage à répondre aux déficits opérationnels de nos transporteurs, dont exo, qui dessert Repentigny. Investir dans les transports en commun signifie offrir accessibilité et équité à toutes les générations, qu’il s’agisse des jeunes, des personnes âgées ou des familles. L’absence de financement adéquat entraînera inévitablement des services de transport collectif moins fréquents et moins fiables ».
Un flou persiste pour la TECQ
Enfin, le maire exprime sa profonde déception quant au fait que le gouvernement n’a pas évoqué le renouvellement de la TECQ dans le cadre de son budget. Cette absence de soutien financier risque de compromettre sérieusement la réalisation de projets d’infrastructures essentiels pour Repentigny. La TECQ joue un rôle crucial dans le financement des projets d’immobilisations municipales, permettant à celles-ci de planifier et de mettre en œuvre des infrastructures vitales pour le bien-être de leur population.
« Sans le renouvellement de ce programme, Repentigny pourrait se retrouver dans une situation financière précaire, limitant ainsi sa capacité à répondre aux besoins croissants de ses citoyens. J’appelle donc le gouvernement Trudeau à reconnaître l’importance de la TECQ et à prendre des mesures immédiates pour garantir son renouvellement et ainsi, garantir la pérennité des investissements dans nos infrastructures », a conclu Nicolas Dufour.