L’Épiphanie, le 16 février 2022
Les événements survenus récemment à l’école secondaire Saint-Laurent à Montréal et qui ont mené à l’arrestation de trois entraîneurs de basketball, nous ont profondément bouleversés. Les torts causés aux victimes à un moment de leur vie où elles auraient dû pouvoir compter sur un entourage bienveillant laisseront des cicatrices indélébiles. Les gestes et comportements reprochés à ces adultes en position d’autorité sur des jeunes en situation de vulnérabilité nous laissent peu de mots pour décrire notre désarroi.
Mais au-delà des vives émotions que cette tragédie provoque, il y a l’incompréhension. Comment se fait-il que pendant autant d’années, on ait laissé des entraîneurs avoir des comportements abusifs et violents? Comment se fait-il qu’après plusieurs cas semblables dans d’autres milieux sportifs, hautement médiatisés de surcroît, on se retrouve encore devant ce genre de situation?
Il est indéniable que les accusés devront répondre de leurs atrocités devant la justice. Mais, collectivement, nous devons prendre acte de ces événements et agir sans tarder en matière de prévention. Nous pensons souvent à tort que ça ne peut pas se produire chez nous, dans notre organisation. On ne peut plus attendre qu’une autre tragédie se produise et nous avons toutes et tous une responsabilité afin d’offrir des environnements sains où les jeunes pourront se sentir en sécurité, un besoin essentiel au développement et au bien-être.
Des actions à prendre dès maintenant.
Tous les organismes qui offrent des activités aux jeunes doivent rapidement mettre en place des mesures simples, si ce n’est pas déjà fait, mais efficaces pour protéger les jeunes et également les intervenants. Premièrement, une politique en matière de prévention des abus de toutes sortes doit minimalement être adoptée par le conseil d’administration afin de mettre sur papier les règles permettant de protéger les jeunes.
Un mécanisme de filtrage des entraîneur.e.s et bénévoles incluant, entre autres, la vérification des antécédents judiciaires et la vérification des références est aussi une exigence de base. Un code de conduite des entraîneur.e.s et bénévoles qui balise les comportements et attitudes et pour lequel une politique de tolérance zéro sera appliquée, constitue également un élément incontournable.
L’application, sans exception, d’une règle toute simple permet d’éviter qu’une personne se retrouve en situation de vulnérabilité. Cette règle, la « règle de 2 », doit être de mise en tout temps. Pour terminer, un encadrement et une supervision adéquats des intervenant.e.s permet d’assurer la mise en application des mesures préventives.
Il est aussi de la responsabilité de tous (parents, entraîneur.e.s, administrateurs, coéquipier.e.s…) d’être à l’affût et de dénoncer toute forme de comportements inappropriés. Nous vous rappelons également que de rendre visible sur vos médias sociaux, sites web et lieux physiques les ressources d’aide et d’écoute comme Sport’aide fait également partis des bonnes pratiques et permet aux victimes de dénoncer tout comportement abusif de façon confidentielle.
Loisir et Sport Lanaudière offre de l’accompagnement aux organisations afin de les aider à passer à l’action et à mettre en place ces politiques qui sont essentielles pour permettre aux jeunes d’évoluer dans des environnements sains et sécuritaires.
Pour de plus amples informations, communiquez avec Alexandra Ayotte, au 450-588-4443, poste 124 ou au aayotte@loisir-lanaudiere.qc.ca