Le rapport intitulé Les préoccupations des élues et élus : De nouveaux enjeux dans un monde en changement – Mars 2024, publié aujourd’hui par la Fédération québécoise des municipalités (FQM) dresse un portrait de la réalité et des défis auxquels sont confrontés les élus·es municipaux. L’objectif de la démarche vise à apporter un soutien adéquat aux futures élues et futurs élus dans leur engagement.
Lors des dernières élections de 2021, une tendance vers la zone paritaire entre les femmes et les hommes élus·es municipaux avait été observée. La FQM souhaitait retourner sonder les élus·es, plus de 6 ans après son dernier rapport (septembre 2017), afin de voir si les préoccupations étaient différentes considérant la hausse de femmes en politique municipale. Si les données nous permettent de constater que l’écart s’est réduit entre les femmes et les hommes sur certains enjeux au fil des années, cela semble s’expliquer par le fait que les hommes perçoivent davantage de difficultés qu’auparavant. Notons par exemple la conciliation famille-travail et travail-travail qui ne se limite plus qu’aux femmes. Cette évolution témoigne d’une plus grande implication des jeunes au sein de nos conseils municipaux, signe d’un renouveau politique prometteur. Aussi, la diversification de la représentation entraînera des réflexions et des changements positifs et inclusifs pour nos communautés.
Sans grande surprise, l’incivilité est l’une des raisons causant la démission de près de 10 % des élus·es depuis les dernières élections et demeure une préoccupation majeure. Selon les résultats de l’étude, on note d’ailleurs une augmentation de 11 % des élus·es ayant subi des situations problématiques de harcèlement et d’intimidation. Par contre, il est important de noter que la grande majorité des élus·es (88 % des répondants) affirment ne pas ressentir d’aspect conflictuel relié à leur fonction politique, fort heureusement!
Il n’en demeure pas moins que chaque cas entendu, chaque témoignage d’intimidation et de harcèlement ou toute forme de violence en est un de trop. En ce sens, la FQM a d’ailleurs mis en place diverses mesures pour permettre aux élus·es municipaux d’accomplir leur rôle et aussi, pour instaurer certains changements. Ces actions se traduisent par une bonification du catalogue de formations déjà existantes, une couverture d’assurance contre l’intimidation, ainsi que le tout nouveau programme d’aide aux élus·es (et à leur famille). La FQM est convaincue de la nécessité d’utiliser toutes les plateformes disponibles pour sensibiliser la population à l’importance de la civilité ainsi qu’au rôle des élus·es municipaux.
« Ce rapport nous démontre que la majorité des élus et élues trouvent une grande satisfaction dans leur rôle; le palier municipal est reconnu comme celui où l’impact sur la vie quotidienne des gens est le plus tangible. Cette proximité avec les citoyens est étroite et précieuse, il faut la protéger et réapprendre à dialoguer! Oui, comme élus·es nous sommes confrontés à des citoyens aux opinions divergentes, empreintes parfois de fortes émotions, et cela entraîne des comportements qui n’ont pas leur place. Nous avons tous un rôle à jouer pour maintenir un climat d’échanges respectueux, mais la réflexion est plus large encore. Nous invitons d’ailleurs le gouvernement à réfléchir à la mise en place d’une campagne nationale sur le civisme au sein de notre société, parce que cela concerne toute la population au final », a souligné Mme Marilyn Nadeau, présidente du Comité femmes et politique municipale de la FQM, mairesse de Saint-Jean-Baptiste et préfète de la MRC de La Vallée-du-Richelieu.