Depuis l’annonce de la création du cours de Culture et citoyenneté québécoise, en 2021, les membres de la Coalition ÉduSex sont inquiets. En effet, en créant ce cours, on a annoncé que le contenu d’éducation à la sexualité s’y retrouverait désormais. À peine 3 ans après la réintroduction des cours de sexualité dans les écoles, le personnel enseignant se retrouve déjà devant un nouveau changement de cap.
Loin d’être banales, les thématiques couvertes par l’éducation à la sexualité sont sensibles et nécessitent des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être qui lui sont propres et qui n’ont malheureusement pas fait partie du cursus universitaire du personnel enseignant dans les dernières décennies. Est-ce que le gouvernement comprend que l’éducation à la sexualité, ça ne s’improvise pas ?
Nos contacts avec les différentes associations et les syndicats enseignants nous ont confirmé que le personnel des écoles n’est pas outillé pour faire, à nouveau, face à ce changement. Il y a un besoin urgent de soutien.
Souhaitant contribuer à une mise en œuvre réussie, les membres de la Coalition ont multiplié les représentations pour rencontrer le bureau du ministre et les responsables du nouveau programme du ministère. « Nous sommes disponibles pour soutenir les écoles dans la mise en œuvre des nouveaux cours d’éducation à la sexualité. Nous avons l’expertise, les contacts avec le milieu scolaire et sommes déjà déployés dans toutes les régions du Québec. » soutient Milca Bibeau, coordonnatrice de la Coalition ÉduSex. Nos demandes sont restées sans réponse. Pendant ce temps, le ministre Drainville a répété sur toutes les tribunes qu’il souhaite offrir plus de soutien au personnel enseignant. On s’explique donc très mal pourquoi il ne fait pas appel aux organismes communautaires pour y contribuer.
Depuis plusieurs années, nous sommes disponibles pour offrir des ateliers dans les écoles et donner des formations au personnel enseignant. Nous avons aussi développé du matériel pédagogique de qualité. Nous avons l’agilité qui nous permettrait de nous déployer davantage, très rapidement, et le personnel enseignant souhaite avoir accès à notre expertise. Mais pour soutenir plus d’écoles, nous avons besoin de plus de financement. Des enveloppes budgétaires sont disponibles, mais des choix administratifs rendent la disponibilité de ces budgets très hétérogène d’une école à l’autre. Nous demandons donc au ministre de contourner ces contraintes administratives qui limitent les services offerts aux élèves et de donner directement le financement aux organismes communautaires.
L’implantation est prévue pour septembre prochain. Si les fonds sont au rendez-vous, nous sommes en mesure de développer nos services rapidement un peu partout sur le territoire québécois pour soutenir à temps l’implantation du cours de CCQ. Tout ce qu’il nous faut, c’est de la volonté politique. On se demande donc ce qu’attend le ministre Drainville pour offrir l’aide qu’il promet aux écoles depuis son arrivée en poste.
Ensemble, nous pouvons offrir des cours d’éducation à la sexualité de qualité dans les écoles du Québec.