Les Mères au front de Rouyn-Noranda, lasses de crier dans le désert face au gouvernement et au géant Glencore, ont demandé du renfort. Anaïs Barbeau-Lavalette, Véronique Côté et Steve Gagnon — père/mères au front et auteurices — ont répondu à leur appel, à l’instar de Laure Waridel et Eve Landry. Iels ont souhaité, avec deux citoyennes et militantes de Rouyn- Noranda, Isabelle Fortin-Rondeau et Jennifer Ricard Turcotte, témoigner de ce qu’iels ont vécu le 13 octobre 2024 (lors d’une marche organisée pour dénoncer l’intolérable) et, plus largement, du drame de la qualité de l’air qui se joue encore dans cette région où les marchands de métaux stratégiques font trop souvent la loi.
Le livre Zones sacrifiées, est né de cette lutte qui dure depuis près de 3 ans et dans laquelle de nombreuses personnes préoccupées font tout en leur pouvoir pour que la qualité de l’air à Rouyn-Noranda s’améliore. Zones sacrifiées porte les voix multiples de ces citoyen·nes qui vivent l’innommable.
QUAND L’ARGENT PÈSE PLUS LOURD QUE LA SANTÉ : AU TOUR DU FÉDÉRAL D’ABANDONNER LA POPULATION DE ROUYN-NORANDA
Le 31 janvier dernier, Les Mères au front de Rouyn-Noranda et de tout le Québec dénonçaient la soumission du ministre de l’Environnement et du gouvernement fédéral qui ont rompu leur engagement envers l’ONU. Elles déplorent que le lobbyisme exercé dans les coulisses ait eu préséance sur la santé de la population.
Un article publié par Radio-Canada, le 30 janvier, révèle que le ministre Steven Guilbeault a cédé aux pressions de la fonderie Horne malgré avoir reconnu les risques plus élevés que le niveau acceptable pour la santé. Conséquemment, le gouvernement a choisi de ne pas signer les amendements de la Convention de Bâle qui auraient renforcé le contrôle et la traçabilité des déchets dangereux, et protégé la santé humaine.
« La responsabilité du ministre de l’Environnement est de protéger l’environnement, pas les profits d’une entreprise multimilliardaire coupable de corruption, de violation de droits de l’environnement et de droits humains partout sur la planète ! » dénonce Laure Waridel, écosociologue et co-instigatrice de Mères au front.
Rappelons que les déchets électroniques traités à la fonderie Horne contribuent à l’émission de contaminants atmosphériques qu’on retrouve à Rouyn-Noranda à des concentrations qui outrepassent les normes québécoises. « Tous les gouvernements nous ont abandonnées ! N’y a-t-il aucune limite à l’indécence quand il s’agit de l’industrie minière au Canada ? » s’indigne Jennifer Ricard Turcotte, Mère au front de Rouyn-Noranda.
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À PROPOS DE MÈRES AU FRONT
Avec plus de 30 groupes locaux principalement à travers le Québec, Mères au front est un mouvement décentralisé qui regroupe des milliers de mères, grand-mères et allié·e·s de tous les horizons politiques, économiques, professionnels et culturels qui s’unissent pour protéger l’environnement dont dépend la santé, le bien-être et le futur de nos enfants. À travers leurs actions, elles demandent aux élu·e·s de mettre en place des mesures fortes et immédiates qui s’imposent pour répondre à l’urgence environnementale et à la dégradation des écosystèmes. Nous osons faire de l’amour, de la beauté, de l’art, et de la colère maternelle, un levier inébranlable de transformation sociale et écologique ! |
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