Alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux élabore un Plan d’action en périnatalité et petite enfance, le Comité de travail national sur les pères et la périnatalité, réunissant des organisations nationales soucieuses de la situation des familles et des tout-petits, profite de la Semaine Québécoise de la Paternité pour réclamer une pleine intégration des réalités paternelles et coparentales dans la trajectoire de services offerte aux parents québécois, et ce, dès le moment où ils apprennent l’arrivée de leur bébé.
Le collectif cible des obstacles structurels qui limitent souvent la participation des pères et des coparents en période périnatale, faisant porter la responsabilité de la grossesse et de la naissance principalement sur les épaules des mères, ce qui, allègue-t-il, contribue à un mauvais partage de la charge mentale dès le départ.
« Dans la trajectoire de services en périnatalité, les pères et les coparents ont, trop souvent, un rôle d’accompagnant, ils ne sont pas directement bénéficiaires des services. Dès le départ, c’est comme si on leur disait qu’ils jouent un rôle périphérique, et aux mères, que toute la charge repose sur elles. C’est un mauvais message à transmettre en 2023 », indique Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) et initiateur du Comité de travail national sur les pères et la périnatalité.
Adopter une approche coparentale
Dans une déclaration commune signée par plus de 700 personnes intervenantes, professionnelles mères, pères et parents, celles-ci affirment que l’approche coparentale constitue un puissant levier de transformation sociale pour renforcer l’égalité entre les mères et les pères, favoriser la conciliation famille-travail-études de tous les parents, offrir aux enfants des modèles plus égalitaires et œuvrer à la transmission de ces valeurs au sein des familles et de la société. L’approche coparentale, rappelons-le, consiste à prendre en compte les besoins de chacun des coparents et à favoriser une meilleure collaboration entre eux.
Ce consensus est largement endossé par les parents eux-mêmes. Interrogés dans le cadre d’un sondage Léger en mars dernier, 96 % des parents estiment important que les services soient conçus pour soutenir les pères. Une proportion similaire, soit 94 % des pères et 97 % des mères, croient qu’un engagement accru des pères dès la conception constitue une bonne façon de mieux partager la charge mentale liée aux responsabilités envers l’enfant. Enfin, 94 % des pères et 95 % des mères sont d’accord pour dire qu’un engagement accru lors de cette période favorise un meilleur développement du bébé.
Resserrer les mailles du filet de protection
Une approche plus inclusive des besoins de tous les parents, notamment psychosociaux, permettrait en outre de dépister plus rapidement les situations susceptibles de causer de la vulnérabilité au sein des familles et d’intervenir en amont de celles-ci, afin d’en réduire les conséquences néfastes pour le développement du bébé.
« L’arrivée d’un bébé marque une transition majeure dans la vie des parents. Il est faux de croire que tous les parents s’adapteront facilement. Quand les difficultés surviennent, ils manquent souvent de repères », explique Marie-Claude Dufour, directrice générale du Réseau des centres de ressources périnatales du Québec. « On sait par exemple qu’entre 15 et 20 % des mères et près de 10 % des pères seraient touchés par la dépression postnatale. Une proportion de 8 % des bébés naissent prématurément, tandis qu’on estime qu’au moins 20 000 familles déplorent annuellement le décès d’un bébé. Les difficultés pendant la grossesse ou dans les deux premières années de vie de l’enfant sont plus fréquentes qu’on le croit et les services communautaires et institutionnels doivent être au rendez-vous », ajoute-t-elle.
Un projet de société
Le collectif mise sur l’action convergente des principaux leviers sociétaux qui permettent d’agir directement sur les pratiques : la trajectoire de services, les politiques publiques, la recherche, la formation et la promotion sociétale. Ses propositions prennent la forme d’un véritable projet de société visant à renforcer l’environnement dans lequel les tout-petits naissent et grandissent.
« Au Québec, en 2023, l’engagement de TOUS les parents est souhaité et, en conséquence, mérite d’être soutenu. N’est-ce pas le plus beau des projets de société que de faire en sorte que chaque bébé puisse bénéficier du plein soutien de chacun de ses parents ? », s’interroge Raymond Villeneuve.
Pour obtenir plus d’information sur le Comité de travail national sur les pères et la périnatalité et consulter le document de propositions :
https://www.semainedelapaternite.org/fr/nvelles20230612-plateforme-strategique/
À propos du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité
Le RVP est un regroupement de 250 organismes et individus en provenance de toutes les régions du Québec dont le mandat est de faire la promotion de l’engagement paternel pour le bien-être des enfants, dans une perspective familiale et dans le respect de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le RVP s’est donné comme objectif de permettre l’intégration des réalités paternelles dans les services à la famille et les politiques publiques québécoises.
Faire équipe dès le départ 11e édition de la Semaine Québécoise de la Paternité
Pour sa 11e édition, la Semaine Québécoise de la Paternité est présentée du 12 au 18 juin 2023, sous le thème « Faire équipe dès le départ ». Cette thématique vise à sensibiliser la société québécoise à l’importance de l’engagement paternel et de la coparentalité en période périnatale. Suivez nos publications quotidiennes dans les médias sociaux!
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